l'ide
paye la note
Texte : Quentin Gomez
Photos : Xavier Luzuy
(Article écrit par Quentin
Gomez (Roots-Fishing) qui est parut dans le Magazine
prédator de Janvier 2009)
Parce qu'un p'tit coup de blanc
n'a jamais
fait de
mal à personne
et qu'il
termine
toujours
bien un
repas...il
est parfois
judicieux
de se rabattre
sur des
plans B,
qui peuvent
s'avérer
très payants
après une
journée
de pure
galère sur
des carnassiers
apathiques
voire carrément
absents.
C'est comme ça qu'une après
midi estivale après une matinée en float tube plutôt
médiocre, où seuls un brochet et une grosse perche seront
venus nous sortir de la farniente on the float et après
la perte d'un bon gros brochet décroché à bout de bras,
que nous décidons avec deux autres acharnés du Team
Roots Fishing de tracer la route et de changer de spot.
On
the road again...and again
Le
temps de
dégonfler
les float
et de se
faire une
pause casse-dalle
dans un
bistrot
paumé où
on
avait visiblement
pas d'autre
choix que
jambon beurre
ou jambon
beurre,
nous partons
rejoindre
une rivière
de seconde
catégorie
bien fournie
en gros
blancs de
toutes sortes
et notamment
en ides
mélanotes,
car s'il
est bien
un avantage
de la Normandie
malgré son
temps « maussade »
(Oui pourri
si vous
voulez...)
c'est bel
et bien
son potentiel
halieutique,
car sur
une même
zone il
est possible
de capturer
pas loin
d'une dizaine
d'espèces
de poissons
différentes
en pratiquant
la pêche
aux leurres
et le street-fishing...
Un court trajet
nous séparant du spot matinal, les pneus des voitures
crissent déjà sur les graviers et soulèvent un nuage
de poussière, une fois le brouillard dissipé nous apercevons
les berges rocheuses de la rivière....Par chance le
spot est désert.
Ouh
ce spot !!
C'est en gros toujours la même
réaction
en redécouvrant
cette courte
portion
de rivière,
aux structures
peu communes,
lieu de
villégiature
des kayakistes
pour leur
entraînement
aux J.O
que les
gros
blancs colonisent
à foison,
du poisson
partout
sur les
bordures
en lisière
de courant
en pleine
activité
nourissière,
spot riche
certes mais
non moins
difficile
à aborder
car l'eau
y est d'une
particulière
limpidité
l'été et
dévale avec
un débit
impressionnant
sur plus
de 20 mètres,
des contres
courant
formés dans
chaque veine
d'eau ,
alternance
de radiers
et de pools
profonds,
des herbiers
en profusion
à fleur
d'eau et
pour finir
des « portes »
métalliques,
sortes de
grands câbles
tendus au
dessus de
la rivière
munis de
longues
chaînes
qui traînent
dans le
courant,
servant
à l'entraînement
des kayakistes.
Une fois
reconnaissance
du spot
faite et
des boulettes
à ne pas
commettre
si on tient
à l'intégrité
de notre
boîte à
leurres,
il était
temps de
passer à
l'attaque.
Toxicomanie
Simplement
parce que
dans la
pêche du
blanc aux
leurres
c'est une
histoire
de veine,
à la différence
que c'est
d'eau et
de chance
qu'il s'agit
cette fois. La majorité des poissons se
tenant soit en lisière de courant dans des pools plus
profonds à la recherche d'insectes et de poissonnets
sur le fond, soit carrément en plein courant, où l'eau
turbulente soulève le gravier et apporte son lot de
nourriture, il est alors nécessaire de trouver rapidement
la bonne veine d'eau et de lancer au bon moment pour
déclencher l'attaque de ces poissons aussi méfiants
qu'agressifs.
Un soleil de plomb encore
haut dans le ciel nous incite à aborder le spot avec
la plus grande discrétion, pas le choix, c'est pitching
à volonté planqués derrière un bloc de pierre ou une
rangée d'orties bien virulentes pour leurrer les poissons
en bordure !
SSR
à rien d'insister
Omnivore opportuniste, l'ide mélanote
n'en reste
pas moins
carnassière
en présence
d'alevins
et juvéniles,
la
chaleur
et le comportement
des poissons
me font
donc opter
pour un
mini crank
de type
SSR, léger
et discret
à l'impact
il aura
plus de
chance d'éveiller
l'intérêt
d'une Ide
mélanote
sous la
surface
pendant
que mes
acolytes
du Team
Roots fishing
décident
de pêcher
plus creux
ou plus
coloré.
Un premier lancer en tête
de radier, et c'est un gros chevesne qui sort de son
poste pour suivre le leurre jusque dans mes pieds sans
l'attaquer.
Obnubilé par ce refus, j'insiste
sur ce poisson à tel point que j'en oublie mon
objectif premier : me prendre une méga tarte d'ide mélanote
!
Je décide donc de me repositionner
sur la berge, face à une veine de courant puissante
juxtaposant un contre courant, pitching en revers pour
esquiver les câbles et le leurre tombe pile à l'endroit
escompté entre le courant principal et une turbulence,
le SSR dérive rapidement sur 1 mètre lorsque débute
la récupération slow rolling ponctuée de twitch, instantanément
la touche survient dans une brutalité hors norme en
sortant de la veine d'eau principale, le poisson est
pendu et part se réfugier dans des blocs en dévalant
le courant à une vitesse folle en un éclair métallique,
ses premiers coups de têtes et rush sont d'une violence
rare pour un poisson blanc, cependant après un combat
bref mais intense le poisson se laisse glisser dans
ma main, il dépasse les 2 kg, objectif atteint !
Une remise à l'eau de
rigueur, et je retente le même coup, car l'ide au même
titre que le chevesne à un instinct grégaire et on peut
régulièrement tomber sur des bancs de gros voire très
gros sujets dépassant les 2 kg.
De leur coté, Stéphane et
Guillaume ont rendus les armes, épuisés par la session
float et nos 3 heures de sommeil de la nuit, ils partent
se faire une sieste réparatrice à l'ombre des arbres.
Cependant, alors que je suis
en train de cuire sous le soleil, je persiste et m'aperçoit
qu'après 3 passages, le leurre est refusé par 2 spécimen
qui finissent par fuir, en effet ça ne sert à rien d'insister...
L'ide
nous fait sa Seine :
De retour
le lendemain,
le temps
de piquer
quelques
perches,
la sensation
de me reprendre
une claque
d'ide me
démange,
les poissons
ont déserté
les spots
de bordures
face au
raffut causé
par les
perches
en chasse.
Des éclairs vifs
signalent finalement la présence des poissons qui semblent
s'être enfoncés dans le milieu de la rivière, à l'abri,
protégés par le courant principal, courant qui rendra
difficile les dérives optimales le long des pools calmes.
Dès les premiers
lancers, les poissons se saisissent du leurre à l'impact
dans l'eau, provoquant des attaques franches et immanquable
malgré leur rapidité.
Le spot étant
vite peigné, et plusieurs poissons mis au sec, il est
temps de tracer à nouveau la route pour me diriger vers
un hot spot à ides, où la concentration en gros sujets
est relative en fonction des marées, mais quitte à prendre
une douille, autant tenter de ferrer le lunker du coin.
Arrivé sur le
spot, la Seine est en phase de descente, ce qui rajoute
une difficulté étant donné que les poissons jusqu'alors
sur des postes typiques et marqués en bordure, vont
se rediriger sur les cassures du large avec le flot.
Dès lors, il est important
d'attaquer le fleuve d'une manière méthodique, car même
si pécher l'eau peut s'avérer payant, cette méthode
reste hasardeuse et aléatoire.
J'attaque donc rapidement
les cassures apparentes, de simples marches en béton,
une faille dans le quai ou un trou dans la berge
caillouteuse peuvent cacher une à plusieurs ides.
Les premiers passages rapides
ne donnent rien, dans ce cas le « Do nothing » reste
une des dernières possibilités pour faire décoller une
ide du fond, sans aller jusqu'au terme « Do nothing »
plus approprié à la pêche au LS, il convient plutôt
de laisser le leurre travailler seul dans le courant,
à très faible allure, en minimisant la tension de la
bannière, l'action tantôt immobile, tantôt frétillante
est provocante et fini par agacer les fish apathiques.
Alors les jours de galère,
n'hésitez pas à sortir de votre pêche conventionnelle,
et allez tenter le diable en titillant les blancs carnassiers
ou simples curieux, leur pêche aux leurres peut se montrer
très fructueuse et vous redonnera le moral après une
déroute face à des becs ou des bass récalcitrants. Les
espèces de blancs sont nombreuses, et leurs hybrides
encore plus, un combat avec un hybride Ide mélanote/Chevesne
sans être fabuleux procure de l'adrénaline àlors sortez
votre matos light et vos petits leurres, la claque en
vaut la chandelle...
|